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Les langues étrangères dans la nouvelle professionnalité des cadres
Marcelo Tano  1, 2@  
1 : Laboratoire Interuniversitaire de Recherche en Didactique des Langues pour spécialistes d'autres disciplines  (LAIRDIL)  -  Página web
Université de Toulouse III Paul Sabatier
2 : École Nationale d'Ingénieurs de Metz (Université de Lorraine)
Université de Lorraine

Les langues étrangères (LE) permettent aux futurs cadres d'acquérir une culture plus étendue afin d'être mieux outillés pour comprendre le monde, s'insérer professionnellement et agir dans un contexte de travail de plus en plus internationalisé (Truchot, 2015). Faisant de plus en plus partie des dispositifs de formation des cadres supérieurs, les LE jouent un rôle clé dans l'activité professionnelle en tant que capital humain (Keeley, 2007). Dans la nouvelle économie, les compétences linguistiques sont aujourd'hui identifiées comme faisant partie du « pouvoir langagier » (Heller & Boutet, 2006). Ceci est d'autant plus vrai que, dans leurs activités quotidiennes, les cadres passent une bonne partie de leur temps à communiquer. Ainsi, beaucoup de professions sont dorénavant associées à un certain savoir agir communicationnel.

Le contexte général que nous nous proposons d'analyser est celui de la variabilité linguistique dans les activités professionnelles des cadres (Grin et al, 2009). Cette diversité est due à une professionnalité qui, face aux transformations du travail, fait basculer progressivement le statut de cadre spécialiste de sa discipline vers celui de cadre-manageur. Pour comprendre comment toutes ces notions sont déclinées sur le terrain, nous allons illustrer ces tendances à partir de l'analyse des pratiques langagières des ingénieurs. En réalisant une enquête ad hoc inédite (Tano, 2016), soutenue par à 423 organismes ayant un lien avec le monde des ingénieurs, nous avons confirmé toutes ces idées par des indicateurs chiffrés. Les retours du sondage, fait auprès d'un échantillon de 319 ingénieurs Français en exercice, sont sans appel : la maîtrise d'au moins deux LE fait dorénavant partie intégrante du profil recherché des ingénieurs en activité.

Dans la présente contribution, à partir des résultats de notre enquête, nous ferons un bref état des lieux concernant les pratiques linguistiques des ingénieurs dans l'entreprise. Nous dévoilerons, entre autres, la liste des LE utilisées pour la gestion courante, la valeur attribuée à l'utilisation de ces LE, les attentes en termes de compétences linguistiques, la place accordée à la langue des clients et la valorisation de la capacité à comprendre les enjeux interculturels dans la gestion des projets internationaux. L'analyse de l'usage effectif des LE dans l'exercice du métier d'ingénieur nous permettra de déceler des besoins concrets sur le plan langagier ainsi que les tâches quotidiennes les plus récurrentes exigeant l'utilisation des LE. Nous finirons par identifier les situations de communication dans lesquelles l'ingénieur a besoin d'être langagièrement performant.

GRIN, F., SFREDDO, C., & VAILLANCOURT, F. (2009). Langues étrangères dans l'activité professionnelle (LEAP). Observatoire ELF (Économie Langues Formation). Université de Genève.

HELLER, M., & BOUTET, J. (2006). Vers de nouvelles formes de pouvoir langagier ? Langue(s) et identité dans la nouvelle économie. Langage & société118 : Langues et nouvelle économie, 5‑16.

KEELEY, B. (2007). Le capital humain-Comment le savoir détermine notre vie. Éditions de l'Organisation de Coopération et de Développement Économique.

TANO, M. (2016). Rapport de recherche : « Les ingénieurs Français et les langues ». Université de Lorraine (ENIM, L-INP) / Université Paris Nanterre (ED 138 EA 369 CRIIA REDESC).

TRUCHOT, C. (2015). Quelles langues parle-t-on dans les entreprises en France ? Les langues de travail dans les entreprises internationales. Ministère de la Culture et de la Communication. Éditions Privat.



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